Nous avons déjà abordé cette question dans notre article consacré à Youtube, mais allons-y plus spécifiquement pour Spotify.
La musique est un business
Les grands labels
La musique est une industrie. Les sociétés comme Sony, Warner et Universal ne sont pas des associations bénévoles : elles sont là pour faire de l’argent. A elles seules, ces 3 entreprises (appelées « les majors » ou « les labels ») représentent environ 70% de toute la musique diffusée dans le monde. Elles représentent 98% des 1000 premiers titres musicaux diffusés dans le monde.
Les labels indépendants
Les 30% restant sont représentés par des milliers de petites sociétés appelées « label indépendants ». Certaines sont là juste pour aider de jeunes artistes à se faire un nom, d’autres cherchent surtout à publier du contenu à destiner des plateformes de streaming, d’autres se consacrent à des types d’utilisation différentes (cinéma, attente téléphonique etc).
Un grand label peut aider un artiste à devenir connu, ce qui représente un gros investissement en marketing. C’est à cause de l’investissement initial, souvent considérable, que les labels détiennent les droits sur le catalogue d’un artiste. Du coup, rares sont les artistes remarqués par un label qui refusent l’offre et décident de rester indépendants. On peut les comprendre. Lorsqu’ils ne passent pas par un label, les artistes peuvent conserver les droits sur leur production, donc gagner potentiellement plus d’argent sur le long terme, mais cela ne sera vrai que si leur carrière prend son envol ce qui n’est pas facile.
Une concurrence rude pour les artistes
Le business de la musique n’est pas facile, parce qu’avec tous les outils de création moderne sur ordinateur, il n’est même plus nécessaire d’être un vrai musicien pour arriver à sortir des morceaux tout à fait convenable. Même la voix peut être ajustée par logiciel pour sonner juste, tandis que les outils d’intelligence artificielle sont de plus en plus capables de composer des mélodies et des arrangements convaincants, comme le montrent les expérimentations d’OpenAi, la plateforme de ChatGPT avec son système Muse (https://openai.com/research/musenet). Le résultat, c’est qu’il existe une concurrence absolument colossale parmi les musiciens.
Musiciens vaches à lait ?
Dans le business de la musique, les musiciens sont un peu analogues à des vaches dont on tire du lait avec lequel on fait du beurre entre autres. Pour que le beurre arrive dans votre assiette ou sur votre tranche de pain, il faut qu’il passe par une foule de transformations et d’intermédiaires, parmi lesquels plusieurs transporteurs, des entrepôts de stockage, des supermarchés ou des magasins de proximité, etc. La vache initiale ne reçoit qu’une partie du profit généré, sous forme d’herbe bien verte (dans le meilleur des cas). Le reste est réparti entre les différents intermédiaires. En musique c’est pareil.
Comment la musique est-elle monétisée ?
Mais comment est-ce que la musique est monétisée ? Il existe 5 moyens principaux pour les sociétés de musique (les majors et les autres) de récupérer de l’argent (qui sera collecté à travers des sociétés comme la SACEM, et ensuite reversé aux différents ayant-droits)
- Les plateformes de streaming musical : les clients paient pour un accès online et à la demande à la musique dont ils ont envie. Cela se fait soit par abonnement, soit parce que de la publicité est diffusée (les annonceurs payent pour cette publicité et rémunèrent ainsi la plateforme)
- Les ventes de disques et le téléchargement : c’est loin d’être le revenu le plus important mais cela représente quand même des ventes. De même certains sites proposent du téléchargement de morceaux payants. Certains pays ajoutent d’ailleurs des droits lors de l’achat de médias informatique qui correspondent en partie à des droits de copie privée.
- Les droits publicitaires et de synchronisation : cela représente les droits perçus par les majors pour l’utilisation de la musique dans des films, à la télévision, sur internet ou dans la publicité et les autres médias de type jeu vidéo.
- Les concerts et productions live : ils permettent aux artistes de générer des revenus directement lorsqu’ils se produisent sur scène, et indirectement à travers le merchandising.
- Les droits de représentation publique, et droit d’exécution : ce sont les droits versés par les stations de radio, par les chaînes de télévision pour l’utilisation de la musique. Mais ce sont également les droits pour ce que l’on appelle la représentation publique, ou encore la performance publique, c’est à dire le fait de diffuser de la musique dans des magasins, des restaurants, des points de vente, des bars, des salons d’accueil etc.
On voit bien ici que ces 5 flux financiers sont très différenciés.
Les plateformes de streaming comme Spotify ne paient pas les droits de représentation
Lorsque vous dirigez une plateforme de streaming comme Youtube Music, Spotify ou Deezer, vous payez un certain montant aux majors, aux artistes et à toutes les personnes impliquées dans la fabrication de titres musicaux. Mais vous ne payez pas pour les autres, ce qui est assez logique puisque votre plateforme n’est pas concernée ni pas les droits publicitaires, ni par les concerts, ni par la vente de disque, ni par la diffusion en magasin, vous ne payez aucun des droits liés à ces activités.
C’est marqué dans le contrat !
Et c’est pour cela que les contrats passés entre les plateformes de streaming et les utilisateurs (vous) précisent notamment qu’il est interdit de les utiliser dans le cadre d’une diffusion en public, et qu’elles sont réservées à un usage privé non commercial.
Personne ou presque ne lit ces contrats ou ces conditions générales, pourtant lorsque vous avez créé un compte pour le service vous avez la plupart du temps coché une petite case qui dit quelque chose comme « je reconnais avoir lu les conditions générales et les accepter entièrement ».
Du coup cette clause met les plateformes de streaming à l’abri du risque juridique : si vous choisissez de diffuser de la musique Spotify dans votre magasin, vous le faites en connaissance de cause, c’est à dire en sachant très bien que c’est illégal (puisque vous avez coché la petite case qui dit que vous avez bien lu les conditions générales).
Dans quel cas vous situez-vous ?
Dans la pratique, il y a deux sortes de gens : ceux qui n’ont pas lu les textes du contrat et qui pensent qu’ils peuvent diffuser de la musique de plateforme de streaming dans leur point de vente, et ceux qui les ont lu (ou qui ont lu un article comme celui-ci) et qui savent donc très bien que c’est illégal. Cette seconde catégorie se divise en deux sous-catégories : ceux qui souscrivent à un abonnement qui les met dans la légalité, et ceux qui continuent d’utiliser Spotify mais qui se disent que ce n’est pas bien grave et que c’est tout de même une économie de faite.
Je ne savais pas
Pour ceux de la première catégorie, en cas de contrôle tant pis pour eux : nul n’est censé ignorer la loi. Diffuser de la musique sans payer les droits liés vous place dans une situation de contrefaçon, c’est à dire que c’est totalement illégal et que cela peut représenter des amendes assez lourdes. C’est un peu comme si vous photocopiez des billets de banque et que vous les utilisez pour payer vos achats parce que vous ne savez pas que c’est interdit. Le jour ou on vous attrape, cela risque d’être compliqué.
Je savais mais je prends le risque
Pour les seconds, ceux qui continuent d’utiliser Spotify ou Youtube, cela risque aussi d’être compliqué. Là ou c’est dommage c’est que en plus d’être compliqué ce n’est pas très malin. Lorsque vous savez que vous n’avez pas le droit de diffuser de la musique issue de Spotify dans votre magasin et que vous le faites quand même, cela signifie que vous prenez consciemment le risque. Donc le jour ou on vous attrape, vous ne pourrez que vous dire « j’ai joué et j’ai perdu« .
Le coût de la légalité
Mais la vraie question c’est « est-ce que cela valait la peine de jouer?« . Soyons clair, la réponse est totalement négative. NON, le jeu n’en vaut absolument pas la chandelle. A la date ou nous écrivons ceci, (février 2024) le prix de Spotify personnel est de 11 euros par mois à quelques centimes près. Il subira probablement de nouvelles augmentations dans les deux ou trois ans à venir, c’est prévu.
Le prix des solutions professionnelles de musique en magasin comme Music Admix varie selon les options prises, mais on peut dire que sur une version d’abonnement au ras des pâquerettes les tarifs sont situés dans une fourchette entre 20 et 35 euros selon les fournisseurs. (35 euros, c’est le prix de la version business de Spotify soit dit en passant, on se doute bien que s’il existe une version business c’est que la version famille pose problème si on l’utilise dans un business… non?)
Donc si on fait le calcul de ce que coûte en plus une solution à 35 euros : trente-cinq moins onze égale vingt-quatre euros. 24 euros de plus par mois. Certains diront que c’est beaucoup, 24 euros.
Le rapport aux nombre de jours ouvrés
Si on compte bien un magasin travaille 25 jours en moyenne par mois. C’est assez fréquent, c’est par exemple le cas des GSA, grandes surfaces alimentaires qui travaillent du lundi au samedi, certaines opérant même le dimanche matin. Une grande proportion de magasins travaille du lundi au samedi, mais on en trouve également beaucoup qui ne travaillent que 5 jours par semaine (généralement du mardi au samedi) ce qui représente 22 jours en moyenne (en effet, n’oublions pas que les mois ne font pas 4 semaines, mais un peu plus, sinon chaque mois ne compterait que 28 jours).
Donc le fait de s’abonner à une solution de diffusion de musique professionnelle qui possède les autorisations de diffuser dans des lieux commerciaux représente, en termes de surcoût par rapport à Spotify :
- Si le magasin travaille 25 jours par mois, le surcoût de 24 euros représente 0,96 centimes soit moins de un euro
- Si le magasin travaille 22 jours par mois, le surcoût de 24 euros représente 1,09 euros par jour.
Un peu cher tout de même ?
Est-ce que c’est vraiment beaucoup ? On vous laisse juge. Chez Music Admix, nous pensons que si un commerce estime qu’il n’a pas les moyens de payer environ 1 euro de plus que Spotify par jour travaillé pour diffuser de la musique, il ferait mieux effectivement de ne pas diffuser de musique du tout. Il fera comme ça l’économie de l’abonnement musical sans parler de la Sacem et du coût de l’équipement de sonorisation.
On peut aussi lui suggérer d’autres économies : poser les produits à même le sol (après tout les clients n’ont pas besoin de voir les produits sur un rayonnage), ne pas éclairer le magasin (après tout les clients ont des lampes sur leur smartphone) et faire le passage en caisse avec un boulier. Je plaisante bien sûr. Ne suivez pas ces conseils.
Le risque légal
En revanche, si ce même magasin ou ce restaurant se dit « je vais faire l’économie d’un euro par jour » alors qu’il aurait les moyens de payer cette somme (ce qui est à notre avis le cas de 99,9% des magasins, restaurants et bars, les autres ayant déjà déposé le bilan) alors il choisit sciemment de prendre un risque légal c’est à dire de devoir payer une amende qui peut atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros. C’est un choix qui nous parait tout à fait stupide, pour être vraiment sincères. C’est un peu comme les gens qui continuent de rouler en excès de vitesse alors qu’il leur reste 2 ou 3 points sur leur permis de conduire. Le jeu ne vaut vraiment pas la chandelle, c’est à dire que ça ne vaut pas le coup.
Quand est-ce que un peu cher c’est vraiment trop cher ?
La seule vraie question quand on trouve que c’est trop cher la musique en magasin, la seule vraie question c’est « est-ce que le fait de payer cette somme mensuelle va me rapporter plus que ce que ça me coûte ? ». C’est une vraie question, une question de businessman, d’entrepreneur. On se demande ce que représente le « retour sur investissement ».
La réponse varie sans doute selon les commerces. Dans l’immense majorité des cas il ne fait pas de doute qu’une bonne musique apporte plus de satisfaction aux clients; qu’elle anime la force de vente et contribue à une humeur positive au sein du point de vente ou du restaurant ou du café. Mais cela dépend, le mieux c’est de regarder ce que font vos confrères, de lire les informations publiées à ce sujet notamment sur le site Music Admix; et de décider par vous-même si c’est une bonne idée de prendre une solution professionnelle.
Mais nous pouvons vous l’affirmer : utiliser Spotify (ou Youtube ou toute autre plateforme de musique destinée à un usage privé) n’est pas du tout, mais alors pas du tout une bonne idée.
Existe-t-il des alternatives ?
Web radios, radios diffusant de la musique libre de droits : et s’il s’agissait de solutions très efficaces et pas chères ? Un de nos confrères (lointain confrère tout de même) annonce des prix à 3 euros HT par mois sur son site web. Effectivement ce n’est pas cher.
La qualité musicale a un prix
La qualité de la musique diffusée est à la hauteur du prix. Dans certains cas, cette musique vaut mieux que le silence. A notre avis ces cas sont rares : il vaut mieux, selon nous, du silence plutôt qu’une musique de qualité très moyenne. Il ne faut pas s’y tromper : les artistes qui font de la musique libre de droits sont, pour certains d’entre eux, très talentueux, mais le modèle de rémunération n’est pas en leur faveur. Pour faire du chiffre, il va falloir qu’ils créent de très nombreux morceaux musicaux dont ils revendront la licence d’utilisation à ces plateformes de web radio.
La plupart du temps ce seront des morceaux purement instrumentaux sans aucune voix. Pourquoi pas. Mais la qualité musicale souffre : lorsque vous produisez plusieurs chansons par jour ou par semaine, difficile d’arriver au niveau des artistes connus qui passent plusieurs semaines voire plusieurs mois sur UN SEUL titre, entre l’écriture, l’arrangement, l’enregistrement, le mixage et le mastering, la production et la distribution.
Le savoir-faire a une valeur qui se ressent dans votre point de vente
C’est la même différence qui existe dans le monde du vin. Si vous prenez un vin quelconque de coopérative qui ramasse tout ce que ses adhérents ont produit sans tenir compte des cépages ni de la maturité ni de quoi que ce soit, vous obtenez à l’arrivée un vin qui est rouge et liquide. Si vous prenez un grand vin de Bourgogne ou de Bordeaux, vous avez un vin également rouge et liquide mais travaillé avec un savoir-faire particulier. Je vous mets au défi de ne pas faire la différence si je vous sers un vin rouge de cubitainer et un grand bordeaux. C’est la même chose avec la musique libre de droits. Je vous mets au défi de ne pas faire la différence entre une musique libre de droits réalisée par des artistes inconnus, et une radio Music Admix avec ses artistes connus comme Taylor Swift, Dua Lipa, les Beatles, Elton John, Queens, Miles Davis etc etc etc. Pour continuer avec l’exemple du vin, quand vous voulez faire plaisir à quelqu’un ou que vous voulez séduire, vous choisissez un bon vin, plutôt qu’un vin médiocre. Il en va de même de vos clients : si vous voulez les séduire, il vaut mieux choisir une bonne musique plutôt qu’une musique médiocre.
Ecoutez pour voir
Pour vous en donner une idée, rendez-vous sur les sites des webradios qui présentent des extraits de leurs playlists. Vous constaterez que généralement ils ne vous mettent qu’une seule chanson de preview. C’est tout simplement parce qu’ils n’ont pas assez de bonnes chansons pour faire une preview complète. De plus ce qui est présenté, même si ce n’est pas mauvais, souffre en comparaison des musiques connus ou des musiciens célèbres qui représentent la totalité des chansons diffusées par les solutions professionnelles de musique en magasin. Par comparaison, écoutez les preview des radios Music Admix. Nous avons mis des extraits des différentes musiques pour vous montrer à quoi correspond le style de chaque radio présentée.
Contactez nous vous verrez
Si vous hésitez sur le type de solution à choisir pour votre emplacement commercial, contactez-nous et vous verrez que nos radios instore, nos playlists et notre produit sont non seulement positionnés à un tarif tout à fait attractif, mais qu’ils sont en plus d’une qualité musicale qui laisse les autres loin derrière.