On pourrait vous répondre que c’est le comportement correct à avoir. Mais il faut expliquer pourquoi.
Une solution professionnelle de radio in-store
Music Admix est une solution professionnelle de diffusion de musique en points de vente. Les solutions grand public ne présentent pas la même approche et ne répondent pas aux impératifs marketing des enseignes commerciales.
Une playlist conçue par les outils automatique de Spotify n’est pas étudiée pour une diffusion dans un magasin. Elle va comprendre des titres qui seront perçus comme désagréables ou agressifs par votre clientèles, parfois à cause de la musique elle-même (des chansons avec des intros très longues, avec des sons dérangeants ou avec des paroles grossières, par exemple). Quand à une playlist conçue par vous-même ou par l’un de vos employés, si elle correspond a votre goût personnel elle risque de n’être pas adaptée à votre clientèle.
Mais tout ceci pourrait être après tout un simple point de détail. Il y a une raison plus importante qui fait qu’utiliser des outils privés présente un risque.
Spotify, Deezer, Youtube sont réservés à un usage familial
Mais surtout, les systèmes tels que Spotify ou Youtube sont des solutions grand public dont l’usage est réservé au seul cercle familial, en conformité avec les articles 40 et 41 de la loi du 11 mars 1957
Il s’agit d’une loi qui concerne la propriété littéraire et artistique. En résumé, cette loi permet de jouer de la musique pour un usage privé, mais pas pour un usage commercial, sauf si l’on paye une redevance particulière.
Le casse-tête des droits musicaux
On croit souvent que la SACEM recouvre cette redevance, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Il existe d’autres redevances à payer pour une diffusion dans un lieu à caractère professionnel, et notamment la SCPP qui est « une société de perception et de répartition des rémunérations perçues pour le compte des producteurs de musique auprès des utilisateurs de phonogrammes et de vidéomusiques ». Il s’agit de ce que l’on appelle « les droits voisins ». Les droits voisins du droit d’auteur, instaurés par la loi du 3 juillet 1985 et introduits dans le Code de la propriété intellectuelle, font bénéficier les producteurs d’un droit exclusif d’autoriser ou d’interdire la reproduction ; la communication au public, ainsi que la mise à disposition du public de leurs enregistrements.
La rémunération équitable
Il faut également verser une redevance à la SPRE qui collecte la rémunération équitable pour les artistes-interprètes et les producteurs de phonogrammes. Vous pouvez d’ailleurs retrouver sur le site de la SPRE toutes les indications nécesssaires selon votre activité (entre autres : bars et restaurants, lieux sonorisés). Heureusement, pour la plupart des commerces (commerces de détail, salons de coiffure, cafés et restaurants, grande distribution généraliste ou spécialisée…) la SPRE a mandaté la SACEM pour facturer en son nom la rémunération équitable. Mais cela ne s’arrête pas là ! Il existe également des droits de reproduction, qui ne sont pas les mêmes pour la copie privée et pour la copie à destination publique. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez vous rendre sur le site Groover, destiné aux musiciens, pour en savoir plus.
Les plateformes comme Spotify le savent bien
C’est pour cela que les conditions générales de Spotify stipulent précisément sur leur site « Comme stipulé dans nos Conditions générales, Spotify est uniquement destiné à une utilisation personnelle et non commerciale. Cela signifie que vous ne pouvez pas le diffuser publiquement depuis une entreprise, comme un bar, un restaurant, une école, un magasin, un salon, un studio de danse ou une station de radio.«
D’ailleurs, Spotify envoie alors sur un lien web d’une société basée dans le Nord de l’Europe, qui pratique le même métier que Music Admix. Mais cette plateforme très générique ne permet pas de diffuser des messages et présente un coût d’utilisation plus élevé que Music Admix.
Ce qu’il faut retenir
Si vous n’avez qu’une chose à retenir c’est que l’utilisation de Spotify, de Youtube ou même d’une radio FM dans un lieu à caractère professionnel tel qu’un magasin, une boutique ou un restaurant est illégal et expose le propriétaire ou le gérant du commerce à des sanctions qui peuvent être importantes.
Retrouvez d’autres informations sur le site du gouvernement